On va pas se mentir, j’ai détesté 2019. Si je pouvais commettre un meurtre sur une année ce serait à l’encontre de celle-ci tellement je la hais. Et même que ce serait moche avec des morceaux d’année disséminés un peu partout façon Luka Magnotta.
Mais comme il paraît qu’il faut pouvoir retirer du positif de toute chose, ça aura au moins été l’année qui m’aura réconcilié avec le cinéma (enfin, avec les films parce que je ne suis toujours pas prêt à m’infliger une salle pleine de bouffeurs de popcorn). Du coup, retour sur les films de 2019 qui à mon sens valent le coup d’œil.
Niveau statistiques, cette année j’ai vu 155 films dont 65 de 2019 et surtout beaucoup de rattrapage. La note moyenne que j’ai attribué à ces films est de 6,18/10. La note la plus basse (1) a été attribuée à deux films: Braid et Between Two Ferns: The Movie. J’ai également craqué pour trois films plus anciens en leur attribuant un 9/10 (Before Sunrise, Moonlight et Room).
En images ça donne :
Vous remarquerez que je ne fais aucune mention d’un quelconque classement, la raison étant que 1. je suis fainéant et 2. on ne compare pas des pommes et des poires. D’ailleurs, ils ne font pas tous partie des films que j’ai le mieux noté mais sont ceux qui, pour moi, définissent 2019. Les voici par ordre alphabétique:
Ad Astra
L’astronaute Roy McBride s’aventure jusqu’aux confins du système solaire à la recherche de son père disparu et pour résoudre un mystère qui menace la survie de notre planète. Lors de son voyage, il sera confronté à des révélations mettant en cause la nature même de l’existence humaine, et notre place dans l’univers.
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Un peu le cul entre deux chaises, Ad Astra arrive quand même à bien asseoir chacune de ses fesses sur les chaises de la science-fiction et du drame.
Cependant, s’il peut laisser un goût de trop peu côté Sci-Fi le film se rattrape dans son approche intime de son personnage principal.
Aussi, même si on peut lui reprocher certaines incohérences et regretter un certain manque d’implication envers un univers qui aurait mérité à être plus creusé, le sujet principal qu’est la quête de Roy (un Brad Pitt époustouflant) m’a touché et sa conclusion, inévitable, m’a satisfait.
Dolor y gloria
Une série de retrouvailles après plusieurs décennies, certaines en chair et en os, d’autres par le souvenir, dans la vie d’un réalisateur en souffrance. Premières amours, les suivantes, la mère, la mort, des acteurs avec qui il a travaillé, les années 60, les années 80 et le présent. L’impossibilité de séparer création et vie privée. Et le vide, l’insondable vide face à l’incapacité de continuer à tourner.
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Des couleurs chaudes, un personnage qui « y est arrivé », Dolor y Gloria est pourtant empreint de nostalgie voire de regrets.
Servi par un Antonio Banderas magistral, Almodovar délivre une oeuvre qu’on devine très personnelle tant Salvador Mallo ressemble à l’idée que l’on peut se faire du réalisateur espagnol.
Nul doute que la douleur présente dans le titre et subie, vécue, ou infligée par Salva touchera une de vos cordes sensibles.
J’ai perdu mon corps
A Paris, la main tranchée d’un jeune homme s’échappe d’une salle de dissection, bien décidée à retrouver son corps. Au cours de sa cavale semée d’embuches à travers la ville, elle se remémore toute sa vie commune avec lui, jusqu’à sa rencontre avec Gabrielle.
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Rarement un film d’animation m’a procuré autant de sensations. Dans ses errances, cette main parcourt divers environnements que j’ai eu l’impression de ressentir du bout des doigts.
Au delà de cet aspect tactile, jamais je n’aurais pensé me dire que je comprenais tout à fait ce que ressent cette … main. Par contre curieusement je me sentais beaucoup plus proche d’elle que du corps auquel elle était attachée.
Mais la poésie qui se dégage de l’ensemble du film l’emporte et m’a mené au travers d’une belle expérience sensorielle, car pour ne rien gâcher le film est également un véritable régal pour les yeux.
John Wick: Chapter 3 – Parabellum
John Wick a transgressé une règle fondamentale : il a tué à l’intérieur même de l’Hôtel Continental. « Excommunié », tous les services liés au Continental lui sont fermés et sa tête mise à prix. John se retrouve sans soutien, traqué par tous les plus dangereux tueurs du monde.
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C’est bête (et encore pas tant que ça, l’univers bâti avec le Continental étant digne d’intérêt), ça fait du bruit, ça fonce à du cent à l’heure et … ça fonctionne.
Alors que cette décennie action a surtout rimé avec « sauver le monde d’une menace globale », l’ intimisme de John Wick fait plaisir à voir; qui plus est quand ladite action est fluide, lisible et léchée.
Un des meilleurs films d’action de ces dernières années.
Klaus
Une amitié étonnante se crée entre un jeune facteur et un fabricant de jouets solitaire. Une animation sur le père Noël par le cocréateur de « Moi, moche et méchant ».
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Vous voulez voir un film qui véhicule des valeurs positives? Vous voulez en avoir plein les mirettes?
Bah voilà vous savez quoi regarder. Klaus c’est une dose d’enseignements qui ont le bon goût de ne pas vous être envoyés en pleine face d’un coup mais d’être distillés à travers une oeuvre poétique, belle et pleine d’émerveillement qui plaira tout autant aux petits qu’aux plus grands.
Marriage Story
Un metteur en scène et sa femme, comédienne, se débattent dans un divorce exténuant qui les pousse à des extrêmes…
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Une comédie romantique qui parle de … divorce. Original non?
Mais en fait, même si certaines scènes prêtent à sourire ce n’est pas vraiment une comédie. D’ailleurs ce n’est pas très romantique non plus.
Car si l’attachement qu’ont les deux personnages principaux l’un envers l’autre est indéniable, le poids de la société sur la notion de séparation et la confrontation de l’intérêt personnel vs. l’intérêt commun le sont tout autant.
Avec Adam Driver et Scarlett Johansson au sommet de leur art, cette dépiction d’un moment difficile pour ses personnages l’est par moments tout autant pour ses spectateurs tant elle est criante de vérité.
Ça fait mal, mais ça fait (cinématographiquement) du bien.
Parasite
Toute la famille de Ki-taek est au chômage. Elle s’intéresse particulièrement au train de vie de la richissime famille Park. Mais un incident se produit et les 2 familles se retrouvent mêlées, sans le savoir, à une bien étrange histoire…
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Par le biais de la comédie, du drame et du suspense, Parasite invite le spectateur à réfléchir aux différences entre les classes sociales.
Et Bong Joon Ho de signer selon moi (qui n’ai pas vu l’entièreté de sa filmo) son meilleur film.
J’invite tous ceux qui le regarderont à penser à la notion de verticalité, que j’ai trouvé assez frappante mais difficile à expliquer sans spoiler 😐.
Ready or Not
La nuit de noces d’une jeune mariée tourne au cauchemar quand sa riche et excentrique belle-famille lui demande d’honorer une tradition qui va se révéler meurtrière et où chacun luttera pour sa survie.
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Commençons par ce que Ready or Not n’est pas: ce n’est pas le meilleur film de cette liste.
Voilà.
Par contre, c’est probablement celui qui m’a procuré le plus de plaisir.
Pour ce faire, un savant mélange d’horreur, de gore et d’humour nous est délivré par une Samara Weaving aussi belle que féroce accompagnée d’une technique irréprochable derrière la caméra.
Besoin d’une référence supplémentaire pour franchir le pas? Cabin in the Woods.
The Farewell
Lorsqu’ils apprennent que Nai Nai, leur grand-mère et mère tant aimée, est atteinte d’une maladie incurable, ses proches, selon la tradition chinoise, décident de lui cacher la vérité. Ils utilisent alors le mariage de son petit-fils comme prétexte à une réunion de famille pour partager tous ensemble ses derniers instants de bonheur. Pour sa petite fille, Billi, née en Chine mais élevée aux Etats-Unis, le mensonge est plus dur à respecter. Mais c’est aussi pour elle une chance de redécouvrir ses origines, et l’intensité des liens qui l’unissent à sa grand-mère.
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Aussi aigre-doux que la sauce du numéro 54 de votre traiteur chinois préféré, The Farewell est, lui, préparé avec bien plus d’amour que les beignets de porc l’accompagnant.
Car au delà du clash des cultures que rencontre Billi et qui prête à sourire, ce film traite de sujets universels tels que le secret, le deuil et le rapport culturel à chacun de ces deux derniers.
Le film est juste, émotionnel, bien interprété et montre sans jamais juger les différences entre les cultures occidentales et orientales.
Awkwafina (wtf?!) que je découvrais dans ce film (#VieuxCon) est une véritable révélation tant son interprétation est sans artifice et l’histoire est tellement universelle qu’elle vous parlera en vous tirant aussi bien quelques sourires que quelques larmes.
The Report
Immédiatement après les attentats du 11 septembre, la CIA se lance dans la guerre contre le terrorisme et dans des pratiques extrêmes d’interrogatoire sur les détenus. Des pratiques détaillées dans un rapport de plus de 500 pages commandé par le US Senate Select Committee on Intelligence.
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Alors si vous cherchiez des montagnes russes ce n’est pas avec ce film que vous allez les trouver. Par contre l’enquête menée par Daniel J. Jones (Adam Driver) a le bon goût d’être servie avec une apparente objectivité et un niveau de détails important sans être insurmontable.
Là où le film devient à mon sens réellement intéressant c’est que les tractations politiques derrière ladite enquête sont traitées de la même manière.
Devant l’objectif de la caméra, Adam Driver et la reconstitution de ces événements inspirés par des faits réels sont également d’une sobriété rare à une époque où la surenchère devient la norme.
Que vous vous intéressiez à la question ou non, je conseille donc ce Report qui traite d’une actualité souvent balayée sous le tapis et qui nous invite à nous demander quelles sont les autres merdes qu’on pourra retrouver dessous.
Étaient presque dans cette liste
Alita: Battle Angel, The Last Black Man in San Francisco, Toy Story 4, Bikram: Yogi, Guru, Predator, If Beale Street Could Talk .